Action symbolique des écologistes pour dénoncer le projet de loi plein emploi, à l’occasion du début de l’examen du texte au Sénat.
- Lundi 10 juillet à 20h, devant le Sénat, place Pierre Dux.
- Remise d’un chèque du “revenu sous surveillance et d’activité obligatoire sous peine d’ultra précarité”. En présence des sénateur·ices et représentant·e·s des écologistes.
Avec ce projet de loi “pour le plein emploi”, le gouvernement s’attaque aux précaires plutôt qu’à la précarité, sans rien résoudre à la crise de l’emploi, ni à l’explosion de la pauvreté.
Pour ce gouvernement, le plein emploi signifie stigmatiser les personnes en recherche d’emploi et forcer les plus pauvres à réaliser des heures d’activité obligatoires sans droits, payées en dessous du SMIC. Avec la mise en place du contrat d’engagement et du RSA conditionné, sanctions, coercition et surveillance viennent remplacer les logiques de solidarité et d’accompagnement personnalisé. Une véritable pauvrophobie est mise en place. L’objectif du gouvernement est en réalité d’empêcher toujours plus de bénéficiaires d’accéder à leurs droits. Le RSA doit rester un revenu minimum de solidarité pour toutes est tous, un dernier filet de sécurité. Avec 607,75 euros par mois, on ne vit pas, on survit !
Au-delà de la recherche d’emploi, les allocataires du RSA cumulent de multiples freins : isolement social, précarité de mobilité, problèmes de santé, garde d’enfants et précarité alimentaire.
La création de France Travail ouvre la voie à la privatisation des services aux demandeurs et demandeuses d’emploi en les confiant à des organismes privés ou à des sociétés d’intérim. Les jeunes, déjà durement touché·e·s par la précarité, subiront également les effets négatifs du rattachement des missions locales à France Travail. Ces dernières devront elles aussi répondre à des objectifs chiffrés mettant en péril l’accompagnement global des jeunes sur la santé, le logement, la mobilité, l’orientation, etc.
L’amélioration des parcours d’insertion, en coordonnant les différents acteurs et en introduisant davantage de professionnel·le·s, peut fonctionner mais à condition que cela ne se fasse pas dans une logique de coercition et de sanction. C’est ce qui est actuellement expérimenté par plusieurs collectivités, dont la métropole de Lyon, avec des résultats encourageants.
Pour les écologistes, répondre à la grande précarité, c’est d’abord défendre un meilleur accès aux minima sociaux, avec un RSA dès la majorité et versé de manière automatisée pour éviter le non-recours. Aujourd’hui, un tiers des foyers éligibles ne recourent pas aux RSA, privant les plus précaires de 3 milliards d’euros qui devraient leur revenir de droit ! Cette stigmatisation joue sur la santé mentale des allocataires. Ils sont plus de 26% des bénéficiaires de minima sociaux à présenter un risque de dépression. Augmentation du budget des missions locales, revalorisation des minima sociaux, mise en place d’un allocation d’autonomie étudiante et, à terme, d’un revenu universel d’existence, doivent aussi être des solutions envisagées pour lutter vraiment contre cette pauvreté, cette stigmatisation et garantir un retour durable vers des emplois de qualité.