Le Fonds de Transition Juste doit être social et inclusif
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Dopé à plus de 40 milliards d’euros depuis la nouvelle proposition de la Commission européenne en lien avec le plan de résilience, le Fonds de Transition Juste (FTJ) a été conçu pour accompagner les territoires européens les plus dépendants aux activités économiques polluantes dans la transition écologique. 

La commission EMPL a adopté ce jour son opinion sur ce texte, à une large majorité. Pour Mounir Satouri, rapporteur, “alors que la Commission européenne avait proposé un fonds principalement axé sur les investissements économiques, nous avons réussi à rassembler une majorité pour restructurer ce fonds autour d’une perspective sociale et inclusive.” Le rapporteur considère en effet que les territoires ont besoin d’une aide systémique et a défendu une structure en trois piliers comprenant des investissements économiques, mais aussi le renforcement des infrastructures sociales et l’aide aux individus. 

À l’initiative du rapporteur, la Commission EMPL propose donc aujourd’hui de financer dans les territoires concernés l’aide à la reconversion non seulement des travailleurs, mais aussi de toutes les personnes en dehors du marché du travail, y compris les chômeurs de longue durée, les personnes à la recherche d’un premier emploi et les jeunes qui n’ont ni emploi ni études ou formation. Des mesures temporaires de soutien du revenu en complément des filets de sécurité nationaux ont également été adoptées à l’issue des négociations.

Pour Mounir Satouri, il était également important “que le fonds soutienne les infrastructures sociales, qui sont clés pour conserver ou renforcer le dynamisme des territoires”. Les centres d’éducation et de formation, les établissements de santé, les logements sociaux éco-énergétiques sont autant d’infrastructures que le FTJ est amené à soutenir pour accomplir son objectif.

Les groupes politiques se sont également accordés autour d’une approche ascendante dans l’élaboration des plans de transition et leur gouvernance. Selon l’eurodéputé EELV, “on apprend des territoires qui réussissent leur transition, comme Loos-en-Gohelle, qu’une transition se fait efficacement et harmonieusement à condition d’être menée par les forces vives des territoires concernés”.

Ambitieux sur son approche environnementale, le rapport réaffirme les objectifs climat pour 2050 au plus tard.  L’accès des Etats Membres au fonds est strictement conditionné à leur respect des accords de Paris.  Néanmoins, le rapporteur déplore l’immiscion du gaz naturel comme “carburant intermédiaire” dans ce fonds pourtant dédié à accompagner la transition vers des secteurs d’avenir. 

Mounir Satouri : “j’attends maintenant de la commission REGI qu’elle fasse sienne notre approche replaçant l’individu au centre de la transition des territoires, lors de son vote le 6 juillet prochain et valide ce fonds comme outil de la transition écologique et sociale, et non uniquement économique.